Souffrir de l'attente répond à un manque à l'intérieur de nous. Elle se crée à partir d'un vide. Il peut s'agir de contretemps, de manques, ou toutes formes d'absences générant une dépendance affective (..) L'origine du manque est reliée à une ou plusieurs blessures émotionnelles, souvent l'abandon ou la trahison. A travers l'attente, nous projetons dans l'absolu une demande ou un objectif dont nous ne savons pas si lui ou elle sera atteignable, projets, liaisons (..)
Cette absence de sécurité génère des manifestations inconfortables, tels que questionnements, ruminations, rétropédalages, mise en évidence de réticences, les fameux oui/mais (..) Quoi qu'il en soit, ce processus mental est nécessaire pour une transformation intérieure et une approche plus appropriée, tels que le détachement, le lâcher prise ou l'acceptation.
Au demeurant, l'absence de visibilité, nous plonge dans le tourment, ne sachant pas si l'issue penchera dans notre sens ou bien à l'opposé. Entre les deux, le chemin est parsemé de peurs et de doutes, aboutissant soit à la satisfaction, soit à la souffrance.
L'ego protecteur, et oui, encore lui ! va appuyer sur nos failles intérieures, abandon, trahison (..) réveillant ainsi, l'impatience, l'anxiété, les peurs parfois viscérales ou la colère. Cependant, nous ne pouvons pas faire porter à l'autre nos réactions émotionnelles. Certes, c'est tentant mais totalement déresponsabilisant.
L'attente, quelle qu'elle soit, projets, liaisons, rendez-vous manqués, changements (..) est un schéma égotique qui se réfère à des réactions apprises dans le passé face à un parent/figure référent(e). Nos pensées se projettent hors de l'espace/temps, tandis que la réalisation de nos désirs réclament l'immédiateté.
Cependant, nul n'est maître du temps, seul l'ego le croit. Il nous balade à travers ses élucubrations mentales, au prix de notre déséquilibre émotionnel. Dans le mécanisme d'attente, deux choix s'offrent à nous :
I - Je place l'égo au premier plan :
- Dans ce cas, je valide indirectement une forme de "maltraitance" à mon égard par le non-respect de mes besoins.
- En fonction de l'intensité du processus d'attente, la souffrance se décline de la simple impatience, à l'anxiété, aux peurs viscérales parfois, quand cela n'occasionne pas une potentielle colère.
- De surcroît, le tableau se ternit en cas de toxicité, perversion, narcissisme (..)
II - Ou bien, je me priorise :
- Je décide de mettre en avant mes besoins et mes limites. Dans ce cas, tout est correct car je nourris de la considération et du respect envers moi-même,
- L'attente ressentie initialement se transforme en patience et en accueil des événements ou des comportements d'autrui,
- Le vide intérieur cède la place à la réassurance, la confiance et l'estime de soi,
Le respect de soi est ainsi, privilégié :
- Mes limites sont claires et ordonnées et j'en ai la maîtrise,
- Je ne laisse personne dominer mes limites et je nourris de la considération et du respect envers moi-même,
- Je choisis des objectifs atteignables ou bien je sélectionne mes rencontres.
- Les circonstances sont-elles conformes au cadre que j'ai établi ?
- Le cas échéant, je me priorise et me considère pleinement.
- Une partie de nous sait toujours qu'elle n'a pas à être à la disposition de quelqu'un ou de quelque chose. Quelles raisons nous poussent donc, à nous voiler la face ?
- Quelles sont les réticences qui prédominent dans notre vie ? Que viennent-elle nourrir en nous ? Dans tous les cas, la conscientisation de tous ces points, ne signifient pas que nous nous désengageons de qui ou quoi que ce soit. Bien au contraire, nous changeons sur la forme, notre perspective vis-à-vis de la personne ou de l'événement et non sur le fond.
Nos motivations liées à l'attente peuvent se maintenir, projets, rencontres (..). Seul notre cadre change en s'orientant vers de nouvelles données et considérations. En nous mettant au premier plan, nous faisons diminuer l'impact sur autrui, ce qui a pour effet, d'atténuer le résultat.
En d'autres termes, nous sommes le chemin et non la destination. Nos objectifs se dessinent doucement, rompant ainsi avec l'impatience et la frustration, tandis que la finalité devient l'évidence, tant nous avons foi en notre pouvoir.
Laurence Chevallier
praticienne EFT & LaHoChi.
Il faut une infinie patience pour attendre toujours ce qui n'arrive jamais, Pierre Dac.
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